Le charançon rouge du palmier : une lutte coûteuse
Dans un rapport, l’Anses (1) détaille les stratégies de lutte contre ce ravageur des palmiers.
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Depuis sa première détection en 2006 en Corse et dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, cet insecte n’a cessé de progresser sur l’ensemble du littoral méditerranéen, causant la mort de nombreux palmiers. Classé comme organisme nuisible réglementé, le charançon rouge du palmier (Rhynchophorus ferrugineus) est soumis à des mesures de lutte obligatoire. L’Anses a été sollicitée par le ministère de l’Agriculture afin d’améliorer la stratégie de lutte.
Éradiquer le charançon dans la zone Centre-Atlantique
Le rapport publié fin 2018 préconise différentes stratégies en fonction de la zone concernée.
Dans la zone Centre-Atlantique, les experts de l’Anses estiment qu’une éradication du ravageur est encore possible. Pour ce faire, ils détaillent une série de mesures à mettre en œuvre : mesures réglementaires pour l’importation de plants de palmiers, surveillance et suivi phytosanitaire avec piégeage, mise en œuvre d’assainissement mécanique (y compris des abattages d’arbres), utilisation de méthodes de protection chimique et/ou biologique.
Limiter sa progression dans la zone méditerranéenne
Le charançon est aujourd’hui très présent en Méditerranée et il ne semble plus envisageable de l’éradiquer de cette zone. Le seul scénario restant est de limiter sa progression. Deux méthodes de lutte sont préconisées par l’Anses sur le littoral méditerranéen : l’utilisation de deux produits de lutte biologique (Beauveria bassiana et Steinernema) associée au piégeage de masse à base de phéromones ou une injection de benzoate d’émamectine combinée ou non à un piégeage de masse. La première méthode est la moins préjudiciable pour l’environnement, tandis que la seconde est la moins coûteuse. Les experts de l’Anses estiment toutefois que même la stabilisation des populations de charançon rouge du palmier serait très coûteuse et nécessiterait une action sur le long terme sur l’ensemble des communes du littoral méditerranéen. Une proposition alternative : protéger des palmiers sélectionnés pour leur importance patrimoniale et remplacer les autres par d’autres espèces végétales.
Léna Hespel(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
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